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A tous nos amis de Brisbane et de sa région, rejoignez-nous samedi 18 mars 2017 à partir de 14h au Queensland Maritime Museum pour y découvrir en images et en films l’histoire fascinante et le destin pacifique de Fleur de Passion, désormais porte-drapeau de The Ocean Mapping Expedition. Où comment cet ancien bateau à moteur de la Marine allemande fut désarmé puis transformé en voilier pour devenir aujourd’hui le plus grand voilier sous pavillon suisse, engagé depuis 2015 dans un tour du monde de 4 ans dans le sillage de Magellan.

Où: Queensland Maritim Museum meeting room, à l’extrémité sud du Goodwill Bridge.

Tarif: membres et bénévoles, gratuit / Visiteurs: 5 $AUD

La présentation qui comportera la projection d’images d’archives et de l’expédition aura lieu en présence de quelque-uns des membres du prochain équipage qui conduira le voilier sur la Grande Barrière de Corail à partir du 28 mars.

Une collation sera servie à l’issue de la conférence.

Venez nombreux! En famille ou entre amis.

Réservation par téléphone 07 3844 5361 ou par email à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

De Tahiti aux Fidji, en septembre-octobre 2016, le dessinateur valaisan Ambroise Héritier a embarqué presque deux mois à bord de Fleur de Passion. Outre la matière aux illustrations qu’il a commencé à distiller et sur lesquelles il travaille encore, de retour en son atelier sur les hautes de Sion, il en a rapporté ce texte ci-dessous rédigé à bord, au gré d’une navigation en plein Pacifique sud qui l’a mené aux îles Cook, Samoa et Tonga. Une navigation qui fait et défait, selon tout bon usage du monde qu'il faut savoir faire du voyage...

Cela fait maintenant huit jours que l’on navigue,

Huit jours que l’on n’a pas vu âmes qui vivent à 360 degrés à la ronde.

A part « Jean-Edouard », un fou à bec bleu qui a squatté l’arrière du bateau une nuit, et quelques poissons volants qui sont venus se mourir sur le pont, personne à l'horizon.

Le voyage commence petit à petit à nous défaire.

Il nous oblige à aller là où nous n’avons pas l’habitude d’aller.

Au milieu de ce grand nul part bleu, « Fleur de Passion » n’est plus qu’un minuscule point de rien du tout sur la carte.

Le spectacle qui défile sous nos yeux est souvent époustouflant.

On a parfois l’impression de tourner les pages d’un beau livre.

Jour après jour, nuit après nuit, on laisse voguer nos âmes esseulées au gré du vent.

Quelques casseroles que l’on avait pensé laisser à terre suivent encore le bateau à la traine.

Le voyage bouscule, sculpte, érode nos êtres au rythme de la navigation.

Il n’y a plus de fuite possible.

Certains ont payé pour être là , d’autres sont payés pour y être, et d’autres encore sont là contre leur gré.

Si l’horizon est le même pour tout le monde, les questions que nous lui posons nous sont propres.

Chacun a lancé sa bouteille à la mer.

S’écoulent alors des journées miroir où les expériences de chacun font à des degrés divers, écho à nos parcours individuels.

Comme une éponge, j’essaie d’absorber les bribes d’histoires qui se dessinent au fil de la navigation.

Quelques pauvres croquis à l’arrache,

des lignes sur un cahier,

un carnet de bord,

et des centaines de photos au compteur.

Je revivrai ces instants volés, au retour, sur les pages blanches de ma table à dessin, dans mon atelier.

Cela fait maintenant huit jours que l’on vit au rythme des quarts.

La monotonie berce les esprits,

Les corps s’épuisent,

La mélancolie s’amuse des cœurs,

Les êtres se cherchent,

On est le 18 septembre, le soleil est haut, l’océan... bleu cobalt.

Sur le pont, égaré, un poisson volant se meure.

Au large de l'île de Tutuila, courant septembre 2016 dans les Samoa Américaines, c’est en direct que l’équipage de Fleur de Passion a eu droit à un concert de chants de baleines. Il a suffit de plonger le yoyo (l’hydrophone manuel) à l’eau pour écouter, avec le cliquetis des fonds marins en arrière plan, ces étranges mélopées en provenance des océans. Transmis en continu au Laboratoire d’Applications Bioacoustiques de l’Université Polytechnique de Catalogne à Barcelone, ces enregistrements effectués dans le cadre du programme 20’000 sons sous les mers sont ensuite analysés par le biologiste Michel André et son équipe, qui les exploitent et nourrissent ainsi leur projet de cartographie de la pollution sonore des océans. Pas celle des baleines, bien sûr, mais celle engendrée par l’activité humaine.

Cliquer ici pour écouter le chant des baleines

Depuis le départ de l’expédition de Papeete le 2 septembre 2016, la météo favorable à la navigation à la voile l’a en revanche moins été en ce qui concerne les prélèvements d’eau de surface dans le cadre du programme Micromégas sur les micro-plastiques. A cause du vent trop fort, de la mer trop agitée et de la vitesse trop élevée du bateau - trois des paramètres essentiels -, le Manta trawl n’a pu être mis à l’eau qu’un nombre limité de fois. Heureusement, une zone de calme devrait remédier au « problème », sans toutefois contrarier l’avancée du bateau en direction de l’Australie.

Depuis Papeete début septembre 2016, c’est un donc un septième dessinateur qui a embarqué sur Fleur de Passion dans le cadre du programme culturel Dans le miroir de Magellan de l’expédition. Ambroise Héritier, originaire de Granois près de Sion, a troqué les montagnes du Valais pour d’autres reliefs, ceux des atolls du Pacifique sud, entre Tahiti et les Fidji. Et dans un saisissant jeu d’ombres et de lumières, il nous offre une première vision éblouissante de l’île de Moorea, entre lever ou coucher du soleil, on ne saurait dire, capté aux premières heures du départ.

Les crêtes s’y découpent sur un fond de ciel aux palettes de gris qui font écho à la noirceur d’une eau peut-être très matinale, à choisir. Et déjà on resent l’intensité lumineuse du soleil, quelque part derrière l’île.

Depuis Tahiti, Ambroise séjournera à bord jusqu’aux Fidji via les îles Cook, Samoa et Tonga. De quoi nous transporter un long moment encore dans cette balade de la mer salée revisitée.