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L’expédition autour du monde, c’est aussi et beaucoup une histoire de partage de l’expérience vécue à bord d’un voilier « de travail » entre gens venus de tous horizons. Parmi ceux-ci, Eric, un passager récemment embarqué à Madagascar témoigne. L’occasion de rappeler qu’il reste des places disponibles à bord pour les navigations de cet été 2018 le long des côtes occidentales de Madagascar. Plus de renseignements sur http://omexpedition.ch/index.php/fr/embarquez ou auprès de Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

« Fleur de Passion, je le connais depuis de longues années, étant l’associé de Pietro (ndlr: président de la fondation Pacifique et l’un des skippers de l'expédition) chez Ecoservices à Genève. J’ai déjà eu la chance de naviguer par deux fois dessus, quatre jours au Portugal en 2013 et une semaine en Méditerranée en été 2014, en famille.

Fin janvier 2018, Pietro m’a proposé de venir naviguer début juin lors du tour du monde, au large de Madagascar. La décision est prise en deux heures, après en avoir discuté rapidement en famille. Mais cette fois-ci, je pars seul, deux semaines. Un voyage seul, à l’autre bout du monde, en Afrique (un continent que j’aime), à bord d’un bateau de travail. Cela me donne également l’envie de me mettre à la voile, moi qui suis habituellement plutôt tourné vers les sommets, afin de pouvoir d’ici quelques années passer le permis mer. Une belle aventure, démarrée un soir de janvier et qui commence en atterrissant à Nosy Be, une île malgache située au nord-ouest de l’île principale. Je connais l’Afrique, mais je crois que j’atterris sur le plus petit aéroport du monde, avec zébus sur le parking, l’aéroport se trouvant en pleine campagne. Une petite route qui serpente dans les collines m’amène dans un « taxi » brinquebalant à Hell Ville où je vois Fleur de Passion au mouillage dans la baie. Et c’est parti pour 12 jours à bord, 12 jours indescriptibles.

Sur Fleur, j’ai appris qu’à Genève, on cherche à ne pas perdre de temps dans une vie où on court, on consomme, on fait, on avance. Sur Fleur, on ne perd pas de temps : on le prend. Des moments magiques à attendre un lever ou un coucher de soleil, des heures passées à la barre à garder le cap, sans penser à grand-chose d’autre, les heures passées en snorkeling, à nager avec d’immenses tortues, au-dessus de milliers de coraux, une plongée plus profonde au milieu de la mer, sur un haut-fond plein de couleurs et de vie. Prendre le temps, durant 15 jours, au milieu d’une vie remplie et agitée, prendre du recul, se retrouver seul sur la plage d’une île déserte, un bonheur que l’on peut retrouver à côté de chez soi, en randonnée, en prenant le temps de petits moments « hors du temps », un objectif avec lequel j’atterris à Genève : continuer à cultiver de petits moments de bonheur comme boire son café en regardant le soleil se lever ou ne rien faire durant une heure, pour profiter d’être là, en Vie.

Et enfin, le plaisir de participer aux manœuvres, à la montée des voiles, la GV (la grande voile), l’artimon, la trinquette, le yankee, le clin foc, où tout le monde a une place, tout le monde participe, pour pouvoir continuer à avancer, marins, passagers, jeunes en séjour de rupture, tous mains dans la main pour aller de l’avant. Et ça aussi, j’atterris à Genève avec ce refrain : « On avance, on avance, on avance, c’est une évidence on n’a pas assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens, il faut qu’on avance », ensemble, collectivement, en famille, au boulot, partout autour de nous. »

Eric, Genève, juillet 2018