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Même si les journées portes ouvertes à bord de Fleur de Passion et les visites de l’exposition Our Spice Islands ont commencé quand les écoles étaient encore en vacances d’été, le 3 janvier 2019, au final nous avons réussi à accueillir plus de 200 enfants de 10 écoles différentes qui ont ainsi eu l’opportunité de découvrir l’esprit et les différentes facettes de l'expédition et sur les problèmes environnementaux des océans au coeur de celle-ci.

Au cours de ces trois semaines bien remplies de janvier, nous avons accueilli des enfants de tous les âges, de 4 à 18 ans: des groupes du lycée français du Cap et même du lycée français de Johannesburg, en visite au Cap, des groupes d’ « écoles à la maison » (homeschooling) de diverses régions du Cap, de l’école Matrees Berg, dans le township Belhar, entre autres, sans oublier les deux groupes élèves du réseau Curro qui ont participé à l’atelier bande-dessinée avec Alex Baladi début janvier.

Nous avons été surpris par la conscience dont faisaient preuve ces jeunes visiteurs en matière de pollution de plastiques. Lorsque notre coordinatrice scientifique, Yaiza Santana, leur posait des questions sur la pollution marine, ils ont tous répondu que les plastiques étaient l’un des principaux problèmes.

La pollution acoustique reste en revanche un sujet peu connu bien que tous les enfants étaient d’accord pour dire que les baleines et les dauphins sont affectés par le bruit. Moins claires également sont les sources de bruit sous l'eau et encore moins le fait que le bruit peut affecter les poissons et les invertébrés. La question des gaz à effet de serre est également un sujet peu compris, bien que certains concepts de base soient clairs: les gaz à effet de serre emprisonnent la chaleur du soleil et contribuent au réchauffement climatique.

En ce qui concerne le blanchissement des coraux, les réponses étaient beaucoup plus éclectiques. Certains enfants savaient clairement que les coraux sont des animaux, d’autres hésitaient, pensant qu’il s’agissait peut-être de plantes, d’autres encore pensant qu’il s’agissait à la fois de plantes et d’animaux. D’autres enfin ne savaient pas ce que c'était un corail. Quand on leur expliquait que les coraux étaient en réalité des "cousins" des méduses, tous les enfants se montraient très surpris.

En dehors des programmes scientifiques, les enfants ont eu la possibilité de s'entraîner à hisser les voiles, d’entre-apercevoir les cabines de l'équipage à travers les claire-voies du pont, à prendre la barre et pendant quelques instants à se rêver en capitaines du bateau, à faire partie d'une équipe de quart et devoir penser à quoi faire pour le repas. Lors de leur passage par l’exposition Our Spice Islands attenante, tous ont été invités à dessiner un drapeau qui représente les océans.

Au cours de ces semaines, tous ces échanges avec des enfants intéressés et concernés ont été des plus stimulants pour l’équipage. Beaucoup de ces jeunes se sont montrés préoccupés par la situation environnementale des océans et conscients du fait que nous devons commencer à changer notre relation avec le plastique en particulier. Osons croire que l’avenir du Cap est en de bonnes mains, en mains d’enfants pleins de passion, d’énergie et de volonté de s’engager.

En déplacement en Afrique australe, le Conseiller fédéral Ignazio Cassis a profité de sa présence au Cap pour effectuer une visite à bord de Fleur de Passion, le 12 janvier 2019 après-midi, suivie de l’inauguration officielle de l’exposition « Our Spice Islands » en présence de quelque 150 invités de la communauté suisse locale.

Immense honneur pour la fondation Pacifique et pour l’expédition, donc. Car c’est la première fois que le bateau accueillait un Conseiller fédéral. Ignazio Cassis était accompagné d’une délégation du Département fédéral des affaires étrangères dont il a la charge et a pu découvrir l’esprit, les facettes et les réalisations d’une expédition porteuses de valeurs très helvétiques, malgré un vent soufflant en rafales ce jour-là et un ciel gris menaçant. Une expédition qui doit beaucoup au soutien du réseau diplomatique suisse tout au long de sa route, comme cela a été souligné lors des allocutions protocolaires.

Pour l’accueillir, l’équipage composé d’Amélie Cencig, skipper, Victor Melero, second, et Yaiza Santana, coordinatrice scientifiques étaient accompagnés de deux membres du conseil de fondation, Samuel Gardaz et Vincent Maître. Et de manière tout à fait exceptionnelle, l’expédition pouvait également compter sur la présence à bord d’Alex Baladi, l’un des dessinateurs du programme culturel et qui avait animé des ateliers de bande-dessinée toute la semaine, et de Pascal Hagmann, directeur d’Oceaneye, partenaire de l’expédition pour le programme sur la pollution micro-plastique.

Un moment particulièrement émouvant a été la remise des prix aux jeunes lauréats du concours de dessins organisé dans le cadre de l’exposition. Les jeunes visiteurs étaient invités à imaginer un drapeau pour les océans, et c’est une Anna de 12 ans, émue et aux anges, qui aura l’honneur de voir son oeuvre flotter au vent lorsque Fleur de Passion reprendra la mer en direction de Dakar, en février prochain.

L’expression est de circonstance: l’arrivée de Fleur de Passion à Cape Town a fait la une du Cape Times le 19 décembre, au lendemain de la conférence de presse organisée au Royal Cape Yacht Club pour marquer l’escale de l’expédition. Au-delà, ce sont de nombreux média print, radio et télé comme SABC News qui ont couvert l’événement sous ses différentes facettes.

Les média sud-africains se sont en particulier intéressés aux aspects de l’expédition en lien avec le pays: l’embarquement de quatre élèves quelques semaines plus tôt à Mossel Bay dans le cadre d’un projet organisé par l’organisation gouvernementale CapeNature avec le soutien de l’ambassade de Suisse; ou encore celui de l’auteur de bande dessinée Anton Kannenmayer, dont quelques dessins ont illustré l’interview qu’il a donnée et parue dans l’édition du 21 décembre de Die Burger, le journal en afrikaans.

Au registres de la presse étrangère, la correspondante au Cap de la Frankfurter Allgemeine Zeitung s’est sans surprise intéressée au passé allemand du voilier.