Livre de bord

Fleur de Passion est arrivé jeudi 7 mai à Mindelo sur l’île de Sao Vicente dans l’archipel du Cap Vert, après une semaine de traversée et 1000 miles de parcours depuis Las Palmas aux Canaries.

Du vent jusqu’à 35 noeud au mouillage, dans la baie, avec des rafales jusqu’à 46. L’obligation d’instaurer des veilles de quart pour surveiller que le bateau ne dérape pas. Bref, accueil plus musclé que fin décembre 2013, quand Fleur de Passion avait fait escale au même endroit lors de sa traversée transatlantique.

Le départ est prévu ce dimanche 10 pour Praia, la capitale, tout au sud de l’archipel, que Fleur de Passion atteindra mardi 12. C'est dans le style si savoureux qui lui est propre qu'Audrée, la Québecoise du bord, nous narre cette escale colorée.

Ouiii, la terre du Cap Vert ! C’est en mode éclaireur nocturne qu’une partie de l’équipage part à la découverte des ambiances de la ville. On y trouve des ruelles enmusiquées de cette langue mi créole mi portugaise qui se transforme avec nous en anglo-spanish-francès, portugaisement parlant... En tous cas, on se comprend c’est l’essentiel, surtout quand il s’agit de savourer des spécialités locales : Poulpes grillées dans une salsa de p’tit légumes frais with a ti-rhum arrangé ? Why not peanuts !! Que god bénisse les îles pour leur bon gout des bonnes choses, nous on rentre se coucher, pas fâché pentoute après notre belle soirée on earth.

Le lendemain et surlendemain se ressemblent, pas l’temps de niaiser trop trop, il y a pas mal de trucs à réaliser avant le départ pour Praia ; certains restent au bateau pour cleaner l’boat, d’autres partent en mission marché et/ou internet et/ou lessive : ça grouille d’aller-retour en zodiac pour passer de mer à terre ; le ciel est bleu gris, le vent commence à souffler fort, on a des rafales à 30 nœuds, l’encre se fait traîner par la chaîne, ça l’gout de dériver c’t’affaire-là. On organise donc des quarts de nuit pour surveiller la stabilité de notre position, histoire de dormir sur nos 2 oreilles !

Le soir du 9 mai, un nouveau passager atterri sur l’île, Michel sera de la partie pour la traversée de l’Atlantique et la charmante équipe se retrouve au bar du coin pour une dernière p’tite frette tous ensemble avant le départ de Laura & Thierry. Leur présence fut absolument et unanimement appréciée, le cœur gros on se dit à tout bientôt les gens ! On se reverra en Suisse, en Bretagne, au Québec ou au Brésil qui sait ?! À suivre…

Dimanche 9 mai, réveil de bonne heure, le vent s’est maintenant calmé, on cale tout bien et on se prépare pour la navigation. Nous hissons toutes les voiles en chantant de bon cœur, nous prévoyons contourner l’île pour ensuite caper au Sud : direction Praia, un bon vent de dos. Navigation à la voile tout du long ?? No Chance, 45 minutes après le départ une couture de la grand-voile se déchire et hop on doit affaler en se disant que l’atelier couture sera bientôt ouvert pour tout le monde.

Mouillage à San Pedro en avant midi pour profiter de la mer et du soleil au calme. Amélie se réjouit d’apprendre que cette baie est reconnue pour ces belles conditions favorables au kite surf, 30 minutes plus tard, la voili-parta pour une ride à moitié ventée sous le soleil. En cuisine on profite du calme pour préparer un tartare de thon fraichement pêché…sur le marché de Mindelo.

Une petite heure plus tard on quitte la côte sauvage pour reprendre la route en direction de Santa Lucia, histoire de visiter la côte de cette petite île déserte. Vues de la mer, toute les îles de l’archipel que l’on croise, semblent avoir la même allure ; arides et peu habitées, à l’exception de ces petits villages de pêcheur que l’on entrevoit de temps en temps, avec ces mini forêts autour. A 17h15, on s’installe tranquillement à proximité de la plage de cette ile complètement vierge. Michel et Pietro partent en exploration et tentent de dealer avec des pêcheurs du coin du chocolat suisse contre de potentielles langoustes délicieuses qui ne sont visiblement et malheureusement pas encore pêchées, ils leur laissent quand même les dites offrandes sucrés et se baladent encore un peu entre les poissons volants.

Plan de match : quitter ce petit paradis vers 20h en compagnie de nos fidèles ; foc, trinquette et artimon, direction Bahia de Tarrafal, à Santiago, dernière ile avant le grand départ, pour arriver demain en aprèm. La mer est mouvementée on a un vent de 25 nœuds qui nous rappelle que la vie à bord est dansante. Riiiiva !! Nuit humide et dégagée, on se raconte des bouts de vie à la barre en watchant les milles milliards de scintillements galactiques et on se tape dans la main au changement de quart pour une sieste nocturne bien méritée.

18h30, heure locale on s’approche de la côte, il y a une bonne ambiance a bord et une belle lumière se pose sur le rivage, le vent est chaud, ça sent bon l’été. Sitôt l’encre jetée on retire la grand-voile et on évalue les dégâts ; ouyouyouye, 8 mètres d’incident en plein milieu ! No stress, on commencera la réparation demain au petit jour, ce soir c`est tranquillo! Apéro !!!

Mardi matin 7h30 debout, à vos aiguilles les filles, it’s a go pour une opération à voile ouverte. Jusqu’ici, tout va bien ! On reprend la route vers midi. De fil en aiguille le bateau défile devant le paysage avec une atmosphère cuisante, le thermomètre affiche 33 degrés, on sent que l’équateur n’est plus trop loin, osti que c’est bon !

L’arrivée

Voilà on aperçoit maintenant Praia, on s’oriente vers le port de commerce ou de jolis petits voiliers sont encrés pénards. Le soleil tombe violement derrière un bout d’île, à l’ouest, comme dab, ça sent la bouffe dans la cuisine, Candy et Tim nous préparent une brandade de morue, CIAO !

L’assemblage de la voile n’est pas entièrement terminé mais les infirmières finiront en temps et lieux et tout sera prêt à temps pour le grand départ DE LA TRAVERSEE DE L’A-TLAN-TIQUE !!!!!! Comme dab.

Gros bonjour à toute la brochette de lurons qui nous suivent,

Et un p’tit clin d’œil love à la familia du Québec, j’ai bien hâte de vous voir…