Livre de bord

L'escale à Talcahuano, sur le continent, nous a permis de laisser passer le mauvais temps et le vent du nord qui nous empêchait toute progression vers Robinson. Nous en avons profité pour affiner nos listes de menus et laisser encore un peu les jeunes se dégourdir les jambes à terre. Puis nous sommes partis le 16 avril au soir, le vent étant à nouveau favorable et même si la mer se formait très vite au fur et à mesure que nous nous éloignions de la côte.

Nous avons retrouvé ainsi notre fameux bâbord amure, c'est à dire le vent qui vient de bâbord. Alors que les équipiers de tribord sont confortablement calés dans leurs banettes, ceux de bâbord installent leurs toiles anti roulis pour ne pas se faire éjecter de leur banette sur le sol de leur cabine.


Le plan de travail de la cuisine, le four et le frigo étant également sur bâbord, les 20 degrés de gite compliquent la réalisation des plats cuisinés. Mais comme dirait le bosco, « bateau rouleur, bateau marcheur!!! »

Il est vrai que si l’on oublie les désagréments de cette forte gite, on se rend compte qu'on est en train de filer sur l'eau, à déplacer un bateau de 100 tonnes à la voile et à 11 noeuds (20 km) en pointe!

Après 350 milles et 50 heures de navigation, nous sommes arrivés sur la côte montagneuse au nord de la fameuse Ile de Robinson Crusoé et avons mouillé l'ancre dans la baie de Cummberland 33°38,37'S et 78°49,42'W. Notre regard porte sur les falaises noires et abruptes et notre esprit vagabonde sur les traces du mythe de Robinson Crusoé sur cette île autrefois déserte. L'île est maintenant peuplée d'un peu moins de 1000 habitants et son unique village à pris position au nord, dans la baie de Cummberland.

Nous sommes chaleureusement accueillis par des pêcheurs qui nous proposent des langoustes pour le repas. La langouste constitue la première source de revenu de l'île et beaucoup d'entre elles sont exportées vers le Japon.

Il est 20h00 heure locale et le soleil vient de se coucher, laissant apparaitre les quelques lumières de l’île. Nous allons tous nous réfugier dans nos bannettes pour un repos bien mérité.