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Dans les canaux de Patagonie, les hydrophones du programme 20’000 sons sous les mers - la « flûte » dans le langage du bord - ont permis à l’équipage d'écouter la mer en direct

lors des déplacements du bateau, et lorsque les conditions (état de la mer, profondeur minimale) rendaient sa mise à l’eau possible.
« Lors de nos mouillages, raconte Candy, l’une des chefs de quart, nous utilisons un autre hydrophone, manuel celui là, - et baptisé du petit nom de « yoyo » - qui permet d'enregistrer puis d'écouter les fonds marins. Lorsque tous les appareils à bord sont éteints, c'est alors un vrai délice que d'écouter l'eau, plutôt silencieuse dans nos mouillages. »

Elle poursuit: « Lors du départ à Punta Arenas début décembre, nous avons fait un enregistrement et la différence est choquante! Par comparaison, les gros bateaux amarrés à la digue principale du port chilien émettent des sons terrifiants! Pauvres bêtes… »

Tous ces sons stockés à bord seront par la suite transmis au Laboratoire d’Applications Bioacoustiques (LAB) de l’Université Polytechnique de Catalogne à Barcelone, partenaire du programme, qui les analysera en détail. Les informations qui en seront extraites alimenteront la connaissance encore partielle que l’on a de ce phénomène nouvellement identifié que constitue la pollution sonore des océans.

Des nouveaux enregistrements réalisés précédemment dans le cadre de l’expédition continuent en revanche de livrer quelques « plongées » acoustiques dans ce monde tout sauf « du silence », pour faire « écho » au documentaire de 1956 réalisé par Louis Malle et le commandant Cousteau. Comme ceux-ci, collectés en octobre et novembre dernier au large de l'Argentine.

Sur le premier, on peut clairement entendre le sifflement de dauphins ainsi que le clic caractéristique d’un cachalot:
http://omexpedition.listentothedeep.com/acoustics/soundlibrary/listenrt.php?idSeg=1447682702&idLoc=655873&idRun=438&ts=1447686321&spec_id=1

Sur le deuxième, on reconnaît le cliquetis caractéristique des cachalots:
http://omexpedition.listentothedeep.com/acoustics/soundlibrary/listenrt.php?idSeg=1447682631&idLoc=655873&idRun=355&ts=1447684770&spec_id=1

Là, c’est carrément un groupe de cachalots qui se donne à entendre en train de communiquer entre eux:
http://omexpedition.listentothedeep.com/acoustics/soundlibrary/listenrt.php?idSeg=1447682490&idLoc=655873&idRun=224&ts=1447681690&spec_id=1

De nouveau, des dauphins et des cachalots:
http://omexpedition.listentothedeep.com/acoustics/soundlibrary/listenrt.php?idSeg=1444406473&idLoc=655873&idRun=1&ts=1444403357&spec_id=1

Là où le programme 20’000 sons sous les mers commence à révéler ses mystères, c’est quand on entend un dauphin dont les sifflements sont progressivement masqués par le bruit d’un bateau à moteur, qui vient nettement perturber sa communication. Dans quelle mesure? Avec quels effets? Pour ne poser que deux questions parmi une foule d’autres que soulève la problématique de cette « pollution sonore ».
http://omexpedition.listentothedeep.com/acoustics/soundlibrary/listenrt.php?idSeg=1444406614&idLoc=655873&idRun=141&ts=1444406437&spec_id=1

Idem dans le cas ci-après de cachalots perturbés eux aussi dans leurs échanges. Avec quelles conséquences sur l’ensemble de l’écosystème marin?
http://omexpedition.listentothedeep.com/acoustics/soundlibrary/listenrt.php?idSeg=1444406631&idLoc=655873&idRun=141&ts=1444406808&spec_id=1

Pour suivre les enregistrements depuis le liste du LAB:
http://omexpedition.listentothedeep.com/acoustics/