News

Une première série de résultats, encore préliminaires, est en train de tomber, fruit des analyses menées par Oceaneye. Elle concerne essentiellement des échantillons récoltés

par The Ocean Mapping Expedition le long des côtes du Brésil et de l’Argentine en septembre-octobre 2015. Et un premier constat, malheureusement pas étonnant, s’impose: tous contiennent des particules de plastiques ! « Les concentrations mesurées sont du même ordre de grandeur que celles que nous avions observées lors de nos dernières expéditions dans l’Atlantique nord (2013-2014), commente Gaël Potter, biologiste et responsable scientifique de l’association genevoise, partenaire de l’expédition dans le cadre de ce programme. Il nous faudra un peu de temps pour analyser de manière plus approfondie ces valeurs et les contextualiser. Nous devrons par exemple tenir compte des courants marins locaux, de possibles corrélations géographiques avec des embouchures de fleuves ou de grandes agglomérations. Les derniers échantillons fraîchement arrivés à Genève en ce début d’année 2016 et provenant de la côte chilienne, notamment du détroit de Magellan, mèneront à une vision plus générale du continent sud-américain. La fabuleuse plateforme que nous offre Fleur de Passion pour procéder à cette cartographie des contamination plastiques des océans nous permettra d’obtenir une série de résultats rarement accessibles, inscrits sur la durée, poursuit Gaël Potter. Comme Magellan en son temps, en quelque sorte… »

Et de poursuivre: « Depuis le début de The Ocean Mapping Expedition, nous avons déjà reçu 25 échantillons d’eau de surface. Notre objectif est de déterminer la concentration de particules de plastique. Après une petite période de mise au point, durant laquelle les échantillons ont servi à améliorer notre protocole de digestion de la matière organique (et ainsi faciliter la quantification des plastiques), l’équipage est maintenant bien rodé. Les « chaussettes » (filets où les particules de plastiques sont concentrées) arrivent régulièrement dans notre laboratoire, au rythme des équipiers qui vont et viennent sur le bateau. Il faudra de notre côté assurer l’analyse tout au long du parcours. Pour cela, nous allons probablement procéder par blocs : c’est à dire stocker puis analyser 30 à 40 échantillons d’une seul coup. C’est pour nous aussi une nouveauté de ce côté-là. Auparavant, nous menions nos campagnes de prélèvements nous-mêmes, et jamais sur une durée aussi longue. Cette collaboration avec l’expédition nous engage sur des notions de temps et de distances particulièrement grandes. Ce défi de taille stimule la motivation de toute l’équipe d’Oceaneye ! », conclut Gaël Potter.