Le dessinateur suisse est arrivé à bord dans la nuit de jeudi à vendredi. Les indications étaient on ne peut plus claires pour lui permettre de rejoindre Fleur de Passion:

« Depuis l’aéroport, tu vises l’aquarium, le bateau est là sur le quai, première cabine à droite en descendant dans le carré… » Et dès les premières heures de la matinée, après arrivée à bon port et petit tour en ville, il a empoigné son carnet de croquis et ses crayons pour quelques premières scènes saisies sur le vif tandis que les équipiers arrivent à bord et que les préparatifs s’accélèrent.

Matthieu sera le premier illustrateur à embarquer pour de vrai, de Séville jusqu’aux Canaries fin avril, si l’on excepte la venue « à bord » de Zep, fin mars à Portimao alors que Fleur de Passion était encore en chantier. Il a déjà lu la biographie de Magellan par Stefan Zweig et même commencé à parcourir une édition en français du journal de bord d’Antonio Pigafetta, l’un des 18 survivants de l’expédition de 1519… C’est dire s’il est tout entier imprégné de l’esprit de l’aventure à venir!

Ce samedi matin, une quinzaine d’enfants du club nautique sont venus en visite à bord et on pu l’observer à l’oeuvre tandis qu’assis sur la lisse de pavois à la proue, il maniait le porte-mine en attendant la livraison de ses aquarelles, encore en rade avec le reste de ses bagages qui n’ont pas suivi à bord de son vol. L’observer et lui demander quels types de crayons il utilisait, combien de temps il lui fallait pour saisir le bateau depuis la rive d’en face. « Une quinzaine-vingtaine de minutes, mais le ponton bougeait, ce n’était pas évident… »