Livre de bord

The Ocean Mapping Expedition est de retour à Tahiti depuis mi-août au terme d’une navigation de deux semaines qui a mené Fleur de Passion dans l’archipel des Tuamotu, au nord-est de la Polynésie française. Navigation qui a été l’occasion d’embarquer dans l’aventure quelques familles venues spécialement de Suisse pour partager l’esprit de cette expédition pas comme les autres, ouverte au plus grand nombre.

Après bientôt trois mois dans la région - dans les îles Australes d’abord (Rurutu et Tubuai), à Bora Bora puis dans les Tuamotu -, qui ont donné lieu à de nouveaux prélèvements d’eau de surface et à des enregistrements sonores dans le cadre des programmes Micromégas sur la pollution plastique et 20’000 sons sous les mers sur la pollution sonore des océans, l’expédition se prépare progressivement à la suite de la traversée du Pacifique, qui débutera début septembre. Les deux jeunes « stagiaires-mousses » Aïman et William, rentrés à Genève après deux mois passés à bord, seront remplacés par un groupe d’adolescents dans le cadre du programme socio-éducatif Jeunes en mer avec l’association Pacifique. Et un septième dessinateur, le Valaisans Ambroise Héritier, prendra le relai d’Isabelle Pralong.

Retour sur la dernière semaine de navigation en Polynésie française, mi-août 2016. Nous poursuivons notre périple dans les Tuamotu avant le retour à Tahiti. D’atolls en atolls, nous nous émerveillons des fonds marins et des couleurs des lagons. A bord, toujours le même équipage composé de: Amélie, Sophie, Delphine, Yves, Matheo, les mousses William et Aïman, Milo, Agathe, Achille, Karan, Simon et Pietro.

Position (20 août) : Au mouillage à Tahiti dans la baie des pêcheur en face du musée. 17°36’86’’S 149°37’06’’W

Météo : Temps couvert, vent faible variable, bruine

Allure : Mouillage forain

Anse Amiot (9-10 août)

24 heures de navigation nous amènent à l’est de Tuao. C’est l’anse Amiot qui nous accueille au matin, la passe est facile même si étroite, le courant est sortant et nous mouillons par 12m de fond dans un écrins de couleurs bleues. Deux autres voiliers sont déjà là et se balancent doucement même si le vent d’est est bien établit (20 nœuds). Nous profitons de l’après midi pour aller à terre et pour d’autres, effectuer une reconnaissance de la lagune.

La première soirée n’est pas de tout repos. Le vent forcit à 25-30 nœud et une veille est établie durant la nuit (la balise rouge sur notre tribord arrière joue un peu avec nos nerfs !). Le lendemain, tout se calme et nous retrouvons les joies de l’exploration sous-marine. Une fois de plus, mérous, murènes, requins sont de la partie sans oublier les milliers de poissons multicolores tous plus beaux les uns que les autres.

Rangiroa (11-12 août)

Le lendemain, nous partons pour Rangiroa. Navigation de 30 heures avec un vent d’est à 15 nœuds, c’est parfait. Après une belle nuit sous les étoiles, nous franchissons la passe à midi accompagnés de grand dauphins tursiops. Le mouillage est serein, plusieurs voiliers sont à l’ancre. Nous visitons la terre, bout du monde dans la passe.

Nous profitons d’une marée entrante pour une séance snorkling de tout l’équipage pour finir dans le lieux dit « l’aquarium » où nous évoluons parmi une foule de poissons de tout genre.

Le 12 août, nous partons pour une petite nuit de navigation direction Tikehau. La nuit étoilée est magnifique et même les « juniors » tiennent leur quart de minuit à 3h du matin.

Tikehau (13-14 août)

Nous sommes le 13 août et c’est l’anniversaire du capitaine... On tente une spéciale avec mouillage dans la passe d’entrée au petit matin. Le courant est fort, plus de 5 nœuds, et la manoeuvre doit être renouvelée. Une fois bien accroché, nous attendons la renverse pour une fois de plus se laisser dériver dans la passe. Le vent étant bien établit, celle-ci ne viendra pas et à midi nous poursuivons notre route dans le lagon.

Le lendemain, nous poussons un peu plus loin dans le lagon et mouillons dans un coin paradisiaque. Les couleurs de l’eau est somptueuse et nous nous baignons avec de magnifiques raies qui nous offrent leur ballet dans les eaux turquoises.

Retour Papeete

Il est temps de rentrer sur Tahiti, toutes voiles dehors excepté le flèche et un ris dans la grande voile. Force 4-5, vent de travers, Fleur de Passion taille sa route à plus de 7 nœuds. Quel bonheur d’entendre l’étrave fendre les vagues avec puissance.

180 miles en 30heures, avec en prime une baleine à la pointe NW de Tahiti, nous finissons ces deux semaines en beauté. Les souvenirs sont nombreux et pour sûr resteront gravés longtemps dans les mémoires de chacun.

L’avion est là le 17 août pour le retour des familles et des jeunes, l’équipage prend soin du bateau et prépare la suite de la traversée du Pacifique !

Celle-ci débutera le 1er septembre avec un nouvel équipage.

En direction des Tuamotu, début août, l’équipage de Fleur de Passion a pu admirer le spectaculaire ballet de trois baleines à bosses, qui ont évolué un long moment de toute leur grâce, à quelques mètres seulement du voilier. Retour sur le journal de bord de l’expédition.

Position (9 août) : 12h30 pleine mer sous le vent de l’île Toau dans les Tuamotou

Météo : Soleil avec cumulus, vent d’ESE force 6 rafales à 25 nœuds

Allure : Grand Largue avec Yankee enrouleur, trinquette et artimon 2 ris, vitesse moyenne 6,5 Nds

Personnes à bord du bateau: Amélie, Sophie, Delphine, Yves, Matheo, William, Aïman, Milo, Agathe, Achille, Karan, Simon et Pietro

Navigation : Après un 1er août célébré à Papeete à bord de Fleur de Passion avec la communauté Suisse de Tahiti et un apéritif dînatoire offert par le consul honoraire de Suisse en Polynésie française, nous partons le 3 août au matin. Objectif: les « Tuamotou » et en particulier l’atoll de Fakarava. La météo est avec nous. Les alizés sont absents durant les 24 premières heures. Au large de Papeete, cap plein est. Nous croisons avec bonheur et émerveillement trois baleines à bosses qui nous régalent d’un magnifique ballet. Elles se tournent et retournent, sautent et nous font grâce de magnifiques caudales et nageoires en plein soleil. Par la suite, nous tentons un prélèvement de micro-plastiques mais la quantité d’algues présente ne le permet pas. Sans peine après 40 heures de navigation, nous rejoignons la passe sud de Fakarava après une deuxième nuit étoilée sous voile.

Fakarava

La passe sud est franchie au petit matin du 5 août avec un fort courant contraire, merci moteur Baudoin... On se voyait mal, après une fin de nuit agitée, tirer des bords au large avec les petits loups à bord qui étaient un peu malades...

Le lagon est magnifique et nous choisissons un mouillage abrité du flux d’alizé Est qui nous a permis de rejoindre ce lieu. Dès notre arrivée, une petite équipe de requins à pointe noire tourne autour du bateau. Nous profitons immédiatement de les filmer avec la caméra HD qui nous permettra de prendre de magnifiques images.

Une petite balade avec palme masque tuba s’impose. A tour de rôle tous les équipiers vont faire la connaissance de ces eaux riches de poissons et coraux. Splendide !

Nous décidons de rester le jour suivant dans le coin et de profiter de la marée montante de l’après-midi pour faire deux sessions de snorkelling mémorables dans la passe. Requins gris, à pointes noires et blanches, raies aigles, mérous, napoléons... Un festival que personne n’oubliera.

Le 7 août au matin, nous levons l’ancre pour une navigation à l’intérieur du lagon. Le vent est établit à 20 nœuds, la mer est plate, Fleur de Passion glisse. Nous prenons une passe latérale balisée (de nombreux hauts fonds parfois non répertoriés tapissent cette baie intérieure qui a la taille du lac Léman...). Sur notre tribord, les motus (petits ilots) se suivent, entrecoupés de zones coralliennes. Le vert des palmiers se mélange au bleu turquoise des anses. Nous stoppons pour le midi dans l’une d’elle, avec une escapade à terre comme des Robinson !

Nous remontons ensuite vers le Nord où nous mouillons dans 15m d’eaux entre deux fermes perlières. Le mouillage est protégé du vent mais une petite houle nous berce par le travers.

Au petit matin, nous repartons cette fois-ci pour le large. La passe Nord de Fakarava est franchie à 8h avec un courant sortant qui nous porte avec des pointes à plus de 9,5 nœuds !

Le vent ESE nous permet ensuite de tracer avec une belle mer. Force 6, grand-largue, c’est l’allure idéale et tout le monde se régale.

La suite nous promet d’autres plaisirs. Les sons du programme scientifique 20’000 sons sous les mers sont collectés chaque nuit au mouillage au moyen de l’hydrophone manuel en attendant que la « flûte » - l’hydrophone tracté en navigation, en réparation à Papeete - soit de nouveau disponible.