Livre de bord

Vous aviez rêver de naviguer à bord de Fleur de Passion en Asie du sud-est, à Madagascar ou en Afrique du sud? Pour celles et ceux d’entre vous qui attendiez ce moment, le calendrier des navigations 2018 est désormais en ligne sur la page Embarquez (http://omexpedition.ch/index.php/fr/embarquez) de l’expédition. Retrouvez-y le détail des possibilités de vous joindre à The Ocean Mapping Expedition en tant qu’équipier à part entière selon des modalités simples et très bon accessibles: acquittement d’une cotisation de membre (80.- chf) auprès de l’association Pacifique (pour des raisons légales d’assurance) et de 120.- chf par jour à bord (60.- chf pour les enfants de moins de 16 ans), ce tarif comprenant le logement en cabine double et les repas. A noter que quelques places sont encore disponibles à bord d’ici cette fin d’année 2017 de Sorong (Moluques) à Manado (3 places) puis de Manado à Cebu aux Philippines (2 places). Pour toute demande d’information complémentaire, merci de contacter Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

A l’ancre à Noro, près de l’île New Georgia aux Salomon, le skipper Péré raconte le stress que représente le fait de naviguer dans des eaux encore peu cartographiées, mais aussi le bonheur que procure le sentiment corollaire de remonter le temps et de voyager à l’ancienne.

« Depuis notre arrivée aux îles Salomon, le 19 juillet, nous avons fait des navigations côtières en permanence. Le paysage est magnifique. Sous la surface, des eaux très coralliennes et partout, de petites îles luxuriantes qui s’offrent à nos regards émerveillés.

Nous avons effectué notre premier arrêt à Emu Bay, sur l’île Ranongga, où nous avons passé une nuit avant de poursuivre jusqu’à Gizo, la deuxième île la plus grande de l’archipel, pour y effectuer les formalités d’entrée dans le pays et procéder à un avitaillement. La ville de Gizo elle-même, bien que la deuxième en taille des Salomon, n’est pas très grande mais nous y avons trouvé tout ce dont nous avions besoin.

Depuis Gizo, nous avons poursuivi vers l’île Loga, située à l’intérieure du lagon de Gizo, puis vers Vohohe Cove sur l’île de Kolombongara. Vohohe est une crique très bien protégée où habite une petite communauté avec laquelle nous avons eu des échanges très sympas. Kolombongara, pour sa part, est une île presque toute ronde couverte d’arbres et dominée par un volcan heureusement inactif caché par les nuages la plupart du temps, ce qui donne une atmosphère très particulière au lieu, un petit air de mystère et d’exploration.

A ce propos… Toutes ces contrées, ces îles et îlots rencontrés, sont d’une grande beauté mais en tant que skipper, mon problème a cependant été qu’elles demeurent très peu ou mal cartographiées, ce qui rend la navigation à la voile un peu stressante. Mais en même temps, c’est ce qui donne l’impression de remonter le temps et de renouer avec une époque où, en absence de cartes, tout était encore à explorer et à découvrir.

Un peu à l’image de l’expédition de Magellan lorsqu’elle cherchait désespérément les îles aux épices en mer de Sulu, au sud des Philippines, et comptait pour se faire sur des pilotes locaux, nous avons nous-mêmes eu recours à un guide local pour franchir sans encombre la passe du lagon de Vonanvona. Rina Billy, c’est son nom, nous a ainsi montré le chemin depuis le bout-dehors, d’où il se repérait en fonction notamment de la couleur de l’eau. En profitant de son savoir, et avec l’aide aussi l’un des membres d’équipage perché en hauteur sur les barres de flèche pour avertir des récifs, nous avons ainsi visité des endroits qu’il aurait été difficile, si ce n’est impossible, de découvrir autrement avec un voilier comme Fleur de Passion.

En ce qui concerne la météo, nous sommes dans la saison des Alizées. Les vents soufflent la plupart du temps du sud-est. Nous avons un peu de soleil à peu près tous les jours, des nuages et de la pluie bien que ce soit quasiment la fin de la saison des pluies.

En ce 4 août 2017, nous prévoyons de quitter Noro en direction de l’île Santa Isabel. »

De fin juin à début juillet, Fleur de Passion a effectué une traversée vers la Papouasie-Nouvelle Guinée, avant de poursuivre vers Honiara aux îles Salomon. Le temps que le nouveau groupe embarqué en Australie s’amarine et trouve ses repères, choses faite désormais. Le récit de Yaiza, l’une des membres d’équipage.

« Six heures du matin, les premières lueurs du jour illuminent rapidement la baie de Modewa, notre premier mouillage en Papouasie-Nouvelle Guinée. Le bateau est encore calme en ce petit matin mais dans une heure à peine, l’activité animera le pont tandis que nous nous préparerons pour bouger vers l’île Samarai, où nous devons nous acquitter des formalités administratives d’entrée dans le pays.

Nous avons donc quitté l’Australie le 28 juin. L’objectif était alors de tirer le meilleurs parti des vents et idéalement de tracer notre cap directement en direction des îles Salomon. Lorsque nous avons laissé derrière nous la Grande Barrière de corail, le vent était orienté sud-est force 4 tournant est-sud-est et notre meilleurs cap se situait entre 30 et 45°, ce qui nous a contraint à viser directement la Papouasie-Nouvelle Guinée. A cela s’est ajoutée une mer légèrement formée avec des creux de 1 à 3 mètres et un certain nombre de membres d’équipage sérieusement victimes du mal de mer, si bien que l’option consistant à y faire une pause entre l’Australie et les îles Salomon s’est imposée d’elle-même.

Lors de cette première navigation, nous avons au final parcouru 400 miles entre notre mouillage à Tonge Reef, en Australie, et Modewa Bay en Papouasie-Nouvelle Guinée, où nous avons mouillé l’ancre le 2 juillet un peu avant midi heure locale, à proximité de l’entrée du chenal ouest. Et à peine étions-nous arrivés que des habitants de la région sont venus à notre rencontre dans leurs pirogues traditionnelles à balancier. Une pour commencer, puis plusieurs ont entouré Fleur de Passion, avec à leur bord des gens curieux de notre arrivée et nous proposant des fruits en échange de gâteaux que nous avions à bord.

A bord, la vie du groupe s’est progressivement mise en place et chacun s’est vite familiarisé avec le fonctionnement par quart et avec les différentes tâches inhérentes au bateau. Passé les premiers jours de mal de mer, les jeunes en particulier se sont amarinés et sont désormais habitués aux perpétuels mouvements qu’impose la vie en mer. »