Livre de bord

Ils sont passés à quatre visiter le bateau ce vendredi matin: Mar (un prénom prédestiné) responsable de la communication, Elena, Jorge le vétérinaire et Miguel en charge des programmes éducatifs,

venus en voisins vu que l’aquarium de Séville est à même pas une encablure du bateau, amarré quasiment devant.

Le hasard veut que la scénographie de l’institution soit organisée autour du tour du monde de Magellan, qui sert de fil rouge aux bassins. Dans les premiers, on commence par découvrir les poissons du Guadalquivir, certains autochtones comme les esturgeons aujourd’hui disparus, d’autres importés comme ces carpes asiatiques. Dans les suivants, et notamment dans une gigantesque fosse de 9 mètres de profondeur, la plus profonde d'Espagne, ce sont deux imposants autant que placides requins taureaux, des raies et des mérous et autres maquereaux qui évoluent avec grâce. Viennent ensuite des espaces tropicaux et équatoriaux, le tout entrecoupé de références didactiques au premier tour du monde derniers. Mais pas seulement, on y reviendra…

C’est dire si The Ocean Mapping Expedition a interpellés nos visiteurs, les a séduits et même rendus un peu « jaloux », comme l’a formulé avec humour et affection Elena. Ils seraient bien restés à bord pour les quatre ans! A défaut, ce sont différentes pistes de synergies possibles entre l’expédition et l’aquarium, ouvert depuis seulement six mois, qui ont été évoquées et qui permettraient aux visiteurs de la suivre non seulement à travers le site internet, mais aussi au moyen d’animations qui restent à inventer. Entre la Fondation et l’aquarium aussi, l’aventure ne fait que commencer…

Il faut dire que de part et d’autre, on partage une même approche des choses. Revenons à la scénographie. Comme l’explique Miguel lors d’une visite qu’en retour, deux équipiers du bord firent de l’aquarium dans l’après-midi, les poissons et autres animaux aquatiques mis en scène ne sont pas là uniquement pour faire joli et ébahir le visiteur. Il s’agit aussi par ce biais de l’interpeller sur les enjeux environnementaux. « Devant ce bassin, les enfants me disent ‘’Mais il n’y a rien!’’. Alors je leur réponds: ‘’Regardez bien tous ces déchets plastiques qui jonchent le fond, ces sacs, ces bouteilles, ces détritus de toute sorte!’’ Et alors la discussion s’engage sur ce phénomène dont il nous faut bien prendre conscience… »