Livre de bord

Pour affronter les mers du sud qui approchent, une protection du poste de pilotage devenait incontournable. Jusque-là, la personne à la barre de Fleur de Passion était plutôt... mal barrée,

à la merci des éléments, de la pluie, du vent et du froid, et cela de jour comme de nuit en fonction des quarts. Une perspective peu réjouissante à mesure que le bateau va descendre en direction du Chili et des canaux de Patagonie d’ici cette fin d’année.

Les travaux de construction d’une telle protection, commencés au Brésil durant l’été, se sont poursuivis lors de l’escale à Buenos Aires du 13 au 23 octobre. Une structure en bois robuste sur laquelle seront placés des panneaux en plexiglas. A la manoeuvre: Jean-Jacques, le troisième homme d’équipage. Ce breton de Lorient au passé maritime sacrément charpenté (entre autres anecdotes, en 1997, il a traversé l’Atlantique en solo et en 36 jours sur le 45 pieds qu’il avait construit) a mis à profit le ciel bleu de la capitale argentine pour poursuivre le montage de la structure. Objectif, que la protection soit terminée et opérationnelle d’ici à fin novembre, quand le voilier arrivera à Punta Arenas et que l’équipage passera le relai à une nouvelle équipe.

Cet ajout n’est pas le seul des équipements prévus pour affronter sereinement le grand sud: un jeu de puissantes amarres de 120 mètres de long chacune a été acheté. Elles permettront de stabiliser le bateau au mouillage, dans les eaux volontiers tourmentées de la route qu’il va emprunter dans le détroit de Magellan, sans parler de la côte sur laquelle il ferait désordre de venir se fracasser. Jaune fluo, encore tout bien enroulées sur elles-mêmes, ces amarres trônent à l’arrière du pont, juste sous le mât d’artimon, en deux paquets de plus de 100 kg chacun.